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Dans les griffes du loup
Ces temps-ci...
  • ... j'écoute en boucle :
    un peu de tout
  • ... je lis le soir :
    le troisième tome du Trône de fer
  • ... j'aime boire :
    un pastis bien frais
Brouhaha
  • Ookami : Je reviens bientôt... ;)
    Bonne nuit à toi aussi wolf. ^^
  • Bibasse : konban wa. ca a l'air sympa içi. je repasserais, car ma bougie s'éteint
  • Ookami : Merci Bibasse ! Au plaisir de te revoir... ^^
  • Vendredi : Bonjour, Ookami !
  • myel : Juste un bonjour en passant ici à la recherche de nouvelles lectures... Et des bisous avec :)
  • Ookami : Encore faudrait-il que j'arrive à produire de nouvelles écritures... Merci pour ton passage et pour les bisous ^^
  • myel : Joyeux Noël Ookami, et des bisous comme cadeau :)
  • Vendredi : Tu manques, Ookami ! Bisous et bonne année à toi :)
  • Vendredi : 05/06/06: Ookami! T'es passé où?
  • myel : Euh bon début d'été :)

« Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. » Mark Twain
Prochaine étape

« Ce soir, le monde est braises et cendres. »
Ce soir, c'est arrivé.
Il a fallu que ça arrive pour que l'on s'aperçoive qu'on ne s'y attendait plus depuis des années. Mais c'était irraisonné.
Le soulagement avait été si grand qu'on avait décidé d'oublier le passé. Qu'on avait oublié que la haine ne cesse jamais de dévorer le cœur des hommes… Jamais.
Je veux dire, le soulagement à la fin de la guerre froide. Pourtant, ce n'était jamais qu'une guerre parmi tant d'autres. Un peu plus étrange, plus inquiétante, un peu moins sanglante, elle n'en restait pas moins un tiret dans le noir pointillé de l'Histoire.
Ce soir, comme par manque d'imagination, l'Histoire s'est répétée. Ce soir, comme par souci de ne pas décevoir, elle s'est répétée en pire.

Pendant que je m'en souviens, je pourrais noter l'ordre dans lequel ils ont tourné les clefs. En fin de compte, ça n'a aucune importance. Ça n'a plus aucune importance.
Je pourrais estimer le nombre de consciences anéanties. Peut-on encore parler de nombre quand on ne peut plus compter ? Mais je m'en moque. Quand ils sont impuissants à infléchir l'avenir, les bilans ne servent à rien.
Ce soir, le passé est si lourd qu'il a écrasé l'avenir.

Ce soir, le monde est braises et cendres. Et même les braises s'éteindront. Même le rouge du sang s'effritera en même temps que les cris cesseront de crépiter.

Ce soir, j'ai été lâche, mais en fin de compte, ça non plus n'a aucune importance. Oui, ça aussi c'était ce soir, quand on m'a demandé ma vie pour le sursis d'un million d'autres. Tout s'est passé ce soir.
J'aurais dû approcher mon avion de l'ogive stratosphérique pour l'empêcher de s'abattre au cœur de la ville. Je transportais une bombe H dont l'onde de choc aurait fait exploser le missile en vol. Mon cerveau aurait été vaporisé avant de pouvoir analyser le mouvement de mon doigt sur la commande.
Et j'ai dit cette petite phrase à mon copilote : « je ne veux pas mourir ».
« Moi non plus », et on est parti plein nord comme des salauds, un million de futures victimes sur la conscience. Ç'aurait été les six milliards d'humains, j'aurais fait pareil. Et je pense que lui aussi.
Parce que mourir est la chose la plus vaine qui soit.

Ce soir, je regarde la mer gelée à perte de vue, je regarde notre avion qui finit de flamber, et je me demande comment ce qui vivait dans la première a pu, après une évolution trop longue, construire la bombe atomique qui se trouve dans le second. Comment la biologie et la chimie ont pu nous engendrer, nous, animaux inférieurs, dégénérescences capables de manipuler la matière à des niveaux où même elles sont incapables d'intervenir. La nature aussi a donc engendré ses monstres. Des monstres dont la raison sommeille.

Mon avion flambe, et pour ne pas mourir de froid, je reste près de ces tôles contenant le carbone de mon copilote et une bombe atomique. Une bombe tellement effrayante qu'on l'a construite à l'épreuve des crashs et des incendies. Une bombe à laquelle je m'adosserai demain pour profiter du peu de chaleur qu'elle rayonnera encore.

Puis quoi ? Je partirai sous le soleil de midi. Sans chercher les miens, j'avancerai vers le soir, vers des sapins que j'imagine là-bas. J'ai déjà écrit la fin comme j'aimerais qu'elle soit. Le froid m'engourdira, je tomberai sur le flanc dans la neige. Quelques larmes cristallisées m'apporteront encore le papillotement d'une aurore boréale. Sous ce toit suprême que je partagerai avec eux, les loups se nourriront de ma carcasse.
Et ma mort aura été moins vaine. J'aurai aidé des animaux. Que les monstres se débrouillent entre eux.
le Jeudi 14 Octobre 2004, 08:52.

Commentaires :

un hôte
13-12-06 à 20:41

le hazard

suis tombé par hazard sur votre texte

   joelle , sculpteur fer forgé


 


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