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Dans les griffes du loup
Ces temps-ci...
  • ... j'écoute en boucle :
    un peu de tout
  • ... je lis le soir :
    le troisième tome du Trône de fer
  • ... j'aime boire :
    un pastis bien frais
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Brouhaha
  • Ookami : Je reviens bientôt... ;)
    Bonne nuit à toi aussi wolf. ^^
  • Bibasse : konban wa. ca a l'air sympa içi. je repasserais, car ma bougie s'éteint
  • Ookami : Merci Bibasse ! Au plaisir de te revoir... ^^
  • Vendredi : Bonjour, Ookami !
  • myel : Juste un bonjour en passant ici à la recherche de nouvelles lectures... Et des bisous avec :)
  • Ookami : Encore faudrait-il que j'arrive à produire de nouvelles écritures... Merci pour ton passage et pour les bisous ^^
  • myel : Joyeux Noël Ookami, et des bisous comme cadeau :)
  • Vendredi : Tu manques, Ookami ! Bisous et bonne année à toi :)
  • Vendredi : 05/06/06: Ookami! T'es passé où?
  • myel : Euh bon début d'été :)

« Il faut avec les mots de tout le monde écrire comme personne. » Colette
Jeudi
03/02/05
Lorsque la terre aura tremblé
Lorsque la terre aura tremblé
Et qu'elle ne m'aura rien laissé
Qu'un corps
Faible, tremblant
Sous les décombres de ma prison
Familière, poussiéreuse
Labyrinthique
Lorsque râlant sous le béton
Coincé
Je serai libre enfin
Tu seras là
Toi que mes délires ont forgée
Comme le vent sculpte la roche
Et le hasard façonne la vie
Toi la louve au pelage bleuté
Toi qui hurles
À la lune
Les soirs où ma gorge se serre
Pour qu'en fermant les yeux je voie
Tes grands yeux
Ta gueule
Tournés vers moi
Et qu'en les fermant un peu mieux
Je puisse tendre la main
Et doucement serrer
Ta tête vive
Contre moi
Toi la louve furtive que je suis seul à voir
Tu marcheras
Soulevant la poussière de ma vie
Je sentirai ton souffle bref
Dévalant ma joue
Tu effaceras d'un coup de langue
Le sang qui m'inonde les yeux
Où il se mêle aux larmes
Et détournant la tête
Tu abattras tes crocs
Sur mon bras
Pour me traîner
Hurlant
De douleur et d'extase
Hors de ces ruines
Pour m'amener
Avec la force et l'habileté des animaux
Sauvages
Et d'eux seuls
Jusqu'à l'air
Libre

Je t'ai trop serrée contre moi
Tu es couverte de poussière et de sang
Toi la louve au pelage bleuté
Je te nettoie
Doucement
Et tous ils nous regardent
Hébétés

L'homme blessé
Et la louve qu'on craint
Et qu'on admire
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Samedi
13/11/04
Ma Bohème

(Arthur Rimbaud)
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là ! là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !

Mon unique culotte avait un large trou.
— Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
— Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques,
De mes souliers blessés, un pied près de mon cœur !

Arthur Rimbaud
1870
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Mercredi
27/10/04
Langueur
Dans un immeuble 1930 aux structures blanches.
Dans la cuisine, une mosaïque de petits carreaux blanchâtres amplifie le ronronnement éphémère du réfrigérateur.
Dans le silence le bruit d'un train, au loin.
Dans le salon aux murs blancs, un rideau oscille devant la fenêtre ouverte. Quelques notes de musique éparpillées dans l'air entrent au hasard.
Dans la cage d'escalier, la baie en carreaux de verre haute comme les cinq étages ne reçoit plus qu'un maigre rayon de soleil rasant.
Dans la salle de bain, les chromes de la robinetterie s'écaillent à peine. Illuminé par la lumière jaune du tube incandescent en verre dépoli, un sourire éternellement ignorant gît. Un filet rouge strie la céramique jusqu'à la bonde.
Dans l'appartement du dessus, quelqu'un vient de tirer de l'eau.
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Lundi
18/10/04
Ancienne nature d'une pluie d'été
Par ma fenêtre ouverte je perçois le cri
La plainte ancestrale d'un animal meurtri
Dont la vie s'évapore en rauque litanie

Le parfum de la nuit monte des vieux lichens
Il est sombre et musqué, sa mélodie me plaît
Ses trilles délicieuses humectent une haleine
Qu'exhalent à l'unisson cent mille feux follets

Allongé sur mes draps sous la chaleur sordide
De l'animal tremblant je ressens la douleur
Et tremble en m'imprégnant de ses pensées morbides
Car sa vie s'évapore ; son jeune esprit a peur

Tout transpire, humeur tiède de la pluie d'orage
Mais sous ma paume l'animal trempé a froid
Ma paupière d'où suinte une pluie de rage
En s'ouvrant croise un beau regard glacé d'effroi

Le rythme de son cœur s'amenuise à mesure
Que sa ténacité empoisse sa blessure

Je l'accompagnerai jusqu'au seuil de la mort
Pour lui il fera nuit quand luira l'aurore

Il faudra bien qu'après les nuages s'en aillent
Et l'on verra, fugace, une étoile inconnue
Et feulant sur la lande couleur de peau nue
L'apaisant cri du vent frôlera mes entrailles
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Mercredi
13/10/04
Sous le pin
Jeune pin au tronc rougi par le soleil orange.
Jeune main qui effeuille un vieux livre sous un regard ardent, sous une branche basse.
Étrange odeur de sève, puis une brise fraîche qui emporte le jour. Et le rythme vibrant de quatre ou cinq tambours… comme la ferveur d'un jeune amour.
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