Session
Dans les griffes du loup
Ces temps-ci...
- ... j'écoute en boucle :un peu de tout
- ... je lis le soir :le troisième tome du Trône de fer
- ... j'aime boire :un pastis bien frais
Rayonnages
Brouhaha
- Ookami : Je reviens bientôt... ;)
Bonne nuit à toi aussi wolf. ^^ - Bibasse : konban wa. ca a l'air sympa içi. je repasserais, car ma bougie s'éteint
- Ookami : Merci Bibasse ! Au plaisir de te revoir... ^^
- Vendredi : Bonjour, Ookami !
- myel : Juste un bonjour en passant ici à la recherche de nouvelles lectures... Et des bisous avec :)
- Ookami : Encore faudrait-il que j'arrive à produire de nouvelles écritures... Merci pour ton passage et pour les bisous ^^
- myel : Joyeux Noël Ookami, et des bisous comme cadeau :)
- Vendredi : Tu manques, Ookami ! Bisous et bonne année à toi :)
- Vendredi : 05/06/06: Ookami! T'es passé où?
- myel : Euh bon début d'été :)
Bons voisins
« Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait. » Mark Twain
L'enfer, ce n'est pas les autres
Bientôt, dans moins d'une semaine, je vais quitter définitivement cet appartement que j'ai occupé pendant dix mois. Sans grand regret, car c'est un appartement blanc et impersonnel, dans un quartier sans intérêt. Je vais vivre un peu en France, avant de retourner aux États-Unis. Puis, dans le courant de l'année prochaine, je reviendrai en France pour de bon.
J'aime bien ce changement perpétuel. Mais il fait naître en moi des doutes désagréables. Je suppose que j'apprécie le changement parce qu'il m'occupe. Je vis ma petite aventure bourgeoise parce que je n'ai pas le cran de faire mieux. Ce serait donc ça, ma vie à moi ? Chercher où vivre, trimbaler des affaires, m'occuper des formalités, faire ouvrir l'eau, l'électricité, le gaz et le téléphone ? Repérer les commerces du quartier ? Et remettre ça, tant que passent les années vides, pour faire comme si elles n'étaient pas vides ? Je me répète que je ne dois pas trop m'attacher aux lieux où je passe, aux gens que je croise, car je devrai les quitter, car tout est éphémère. Bientôt, je vivrai à 10 000 kilomètres d'amis auxquels, malgré tout, je me suis attaché. Peut-être que nous ne nous reverrons jamais. Pourtant, en fin de compte, je préfère mille fois faire connaissance, passer de bons moments, puis partir avec un pincement au cœur, que de n'avoir rien de tout cela. Essayer de ne m'attacher à rien ni personne, c'est l'idée la plus stupide qui soit. Le fantasme de liberté absolue est un leurre. Liberté et bonheur sont deux choses distinctes. Sans attaches, on ne peut pas être heureux. Je ferais mieux de m'attacher. Je ferais mieux d'arrêter de garantir ma liberté future et de penser à mon bonheur présent. Cette idée que je suis une bête égarée, libre, ne tient pas debout. C'est une belle image pour nous, humains, mais dans la nature, un animal ne s'égare pas par pulsion philosophique. Un animal égaré est seul, perdu, en quête d'un territoire et de stabilité. C'est un état transitoire, certes intéressant, mais qui n'a rien d'un objectif. C'est là un paradoxe : en écrivant cela, je m'aperçois que je suis réellement égaré, mais comme un humain peut l'être, entre deux styles de vie, entre un idéal et une réalité, entre les souhaits et les actes qui n'ont rien en commun.
Dans les faits, je me limite au bonheur qui est à ma portée : des choses simples, des petits moments, une solitude bien confortable. Mais en refusant d'établir des relations qui seraient nécessairement éphémères, en refusant de prendre le risque de blesser quelqu'un en partant, j'ai l'impression désolante de passer à côté de l'essentiel. J'ai l'impression de dériver dans un océan de précautions. J'en ai marre de penser en termes de conséquences, sans penser à moi.
Je sais qu'ayant la santé, un travail, une famille et des amis, je serais une pourriture de me plaindre de ma vie. Mais je sais aussi qu'à me répéter cela sans cesse, qu'à me dire que ça pourrait être pire, je m'enlève toutes les chances d'avancer. Et si je me plaignais un peu ? Si je ne me satisfaisais pas de ce que j'ai ? Parfois, j'en viens à oublier que ma vie n'appartient qu'à moi, alors que je la vis comme si elle m'était extérieure, comme si elle m'était confiée. La nature et la société dressent suffisamment de barrières ; comme si j'avais besoin d'y apporter les miennes !
C'est peut-être cela, la liberté, se libérer de son pire geôlier, tortionnaire et bourreau : soi-même.
J'aime bien ce changement perpétuel. Mais il fait naître en moi des doutes désagréables. Je suppose que j'apprécie le changement parce qu'il m'occupe. Je vis ma petite aventure bourgeoise parce que je n'ai pas le cran de faire mieux. Ce serait donc ça, ma vie à moi ? Chercher où vivre, trimbaler des affaires, m'occuper des formalités, faire ouvrir l'eau, l'électricité, le gaz et le téléphone ? Repérer les commerces du quartier ? Et remettre ça, tant que passent les années vides, pour faire comme si elles n'étaient pas vides ? Je me répète que je ne dois pas trop m'attacher aux lieux où je passe, aux gens que je croise, car je devrai les quitter, car tout est éphémère. Bientôt, je vivrai à 10 000 kilomètres d'amis auxquels, malgré tout, je me suis attaché. Peut-être que nous ne nous reverrons jamais. Pourtant, en fin de compte, je préfère mille fois faire connaissance, passer de bons moments, puis partir avec un pincement au cœur, que de n'avoir rien de tout cela. Essayer de ne m'attacher à rien ni personne, c'est l'idée la plus stupide qui soit. Le fantasme de liberté absolue est un leurre. Liberté et bonheur sont deux choses distinctes. Sans attaches, on ne peut pas être heureux. Je ferais mieux de m'attacher. Je ferais mieux d'arrêter de garantir ma liberté future et de penser à mon bonheur présent. Cette idée que je suis une bête égarée, libre, ne tient pas debout. C'est une belle image pour nous, humains, mais dans la nature, un animal ne s'égare pas par pulsion philosophique. Un animal égaré est seul, perdu, en quête d'un territoire et de stabilité. C'est un état transitoire, certes intéressant, mais qui n'a rien d'un objectif. C'est là un paradoxe : en écrivant cela, je m'aperçois que je suis réellement égaré, mais comme un humain peut l'être, entre deux styles de vie, entre un idéal et une réalité, entre les souhaits et les actes qui n'ont rien en commun.
Dans les faits, je me limite au bonheur qui est à ma portée : des choses simples, des petits moments, une solitude bien confortable. Mais en refusant d'établir des relations qui seraient nécessairement éphémères, en refusant de prendre le risque de blesser quelqu'un en partant, j'ai l'impression désolante de passer à côté de l'essentiel. J'ai l'impression de dériver dans un océan de précautions. J'en ai marre de penser en termes de conséquences, sans penser à moi.
Je sais qu'ayant la santé, un travail, une famille et des amis, je serais une pourriture de me plaindre de ma vie. Mais je sais aussi qu'à me répéter cela sans cesse, qu'à me dire que ça pourrait être pire, je m'enlève toutes les chances d'avancer. Et si je me plaignais un peu ? Si je ne me satisfaisais pas de ce que j'ai ? Parfois, j'en viens à oublier que ma vie n'appartient qu'à moi, alors que je la vis comme si elle m'était extérieure, comme si elle m'était confiée. La nature et la société dressent suffisamment de barrières ; comme si j'avais besoin d'y apporter les miennes !
C'est peut-être cela, la liberté, se libérer de son pire geôlier, tortionnaire et bourreau : soi-même.
le Jeudi 11 Novembre 2004, 10:32.
Commentaires :
PetitRenard
11-11-04
à 18:17
L'enfer me ment!
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